SVQ_155 Di-Ki-Ri-Ki

155) … après avoir fait escale à Londres (1867-1869) et à Paris (1869), Mathieu Lambert SCHROBILGEN (*1789, +1883), avocat, fonctionnaire, journaliste, écrivain et musicien originaire de Clausen échoua sur les bords de la Sûre à Diekirch (1870-1877) avant de  terminer son périple à Echternach (1877-1883). Heureux propriétaire d’un AMATI – de 1535 à 1684 les AMATI furent les premiers luthiers de Crémone; ils ont formé les GUARNERI et les STRADIVARI – il avait pris l’habitude de gratter son violon d’Ingres en quatuor avec le liégeois Jean François PIROTTE, le bruxellois Auguste GREYSON et le bitbourgeois Vendelin JURION qui fut bourgmestre à Diekirch de 1835 à 1843. Et pourtant SCHROBILGEN, ou SCHRO pour les intimes, n’était pas tendre ni avec la Ville de Diekirch, ni avec ses habitants: S’inspirant sans doute de sa déclinaison onomatopéique en Di-Ki-Ri-Ki, il comparait le nom de la Ville de Diekirch « au cri d’un vieux coq enrhumé ». A « Eselsbourg », autre sobriquet dont il gratifia sa généreuse cité d’accueil, « le vieux Merle voyageur » logeait d’abord chez le pépiniériste-rosiculteur Joseph THEIS, ensuite chez le mécanicien Jean BLAU et finalement au château d’en face de l’Hôtel des Ardennes, l’Ulrichsschlässchen, actuellement mieux connu sous le nom de Château WIRTGEN. A partir de 1876 il occupa 3 pièces au second étage de l’hôtel particulier de l’avocat Prosper LAEIS (*1825, +1885), demeure seigneuriale de la Béiergaass que SCHRO n’hésita pas à qualifier d’« une des plus belles maisons de Diekirch ». (bp, 2020-02-08_bp)

 

 

Ancienne demeure de l’avocat Prosper LAEIS à l’entrée de la rue du Curé. Jusqu’en 1914, la famille SCHMIZ-LAEIS y tenait l’Hôtel MOSELLA. Du haut de son balcon, Rodolphe SCHMIZ (*1863), époux de Rosalie LAEIS (*1864), nièce de Prosper LAEIS (*1825), surveille ses 4 enfants, de gauche à droite, Elisabeth SCHMIZ, Marie Elise SCHMIZ alias « Mi » (*1899), Bernardine Rosalie SCHMIZ alias « Bim » (*1905) et Edouard SCHMIZ (*1903). La rédaction du journal « Der Fortschritt » y avait également élu domicile jusqu’en 1940. Le bâtiment dut finalement faire place à un immeuble résidentiel à 4 étages, la Résidence LAEIS. [Photographe: NN_1911; Publication: N. BECKERICH: Diekirch au fil du temps, 2012, p. 121].

 

Quatre portraits du Merle Voyageur Mathieu Lambert SCHROBILGEN. En haut à gauche,  SCHROBILGEN-Etudiant, portrait attribué à J. A. VALLIN; en haut à droite, SCHROBILGEN-Journaliste, dessin par J. B. FRESEZ datant de 1829; en bas à gauche, SCHROBILGEN-Epistolier, portrait attribué à J. B. FRESEZ; en bas à droite, SCHROBILGEN-Vieillard, photographie par D. KUHN. Les quatre portraits de SCHROBILGEN sont issus de la Biographie nationale du Pays de Luxembourg par Jules MERSCH, Fascicule 1, pages 23, 29, 55 et 80.