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100) … les récentes fouilles archéologiques de l’Esplanade ont permis de préciser l’extension et l’agencement des bâtiments et dépendances de la villa romaine de Diekirch. A la suite de la campagne de 2013, Matthias PAULKE, archéologue du CNRA (Centre National de Recherche Archéologique) en charge des fouilles du site romain de Diekirch, avait évoqué pour la première fois un phasage de la construction de la villa romaine de l’Esplanade après avoir découvert un pan de mur étonnamment épais – donc extérieur – à l’intérieur de l’avant-corps droit. Les fouilles de 2014 décrivent au nord des constructions, au pied du talus du Härebierg, une rigole taillée dans de lourds blocs de pierre en forme de prismes vaguement rectangulaires, qui drainait les eaux de ruissellement à moins qu’elle n’était destinée à acheminer les eaux de source en provenance du Belleflessen pour garantir l’approvisionnement de la villa en eau potable. Par ailleurs un four disposé à ras de sol et adossé contre le mur au nord fut dégagé minutieusement des encombres séculaires, de même qu’une énigmatique bassine souterraine de quelque 20 m3 ainsi que des peintures murales géométriques et polychromes. A la grande joie de Carine WELTER, directrice du Musée d’Histoire[s] Diekirch, le four prélevé en bloc et restauré selon les règles de l’art sera incorporé à l’exposition permanente du MH[s]D. (bp, cw, mp, 2015-01-16_bp)

 

  • M. PAULKE, MNHA: Communication orale concernant l’interprétation des découvertes archéologiques récentes en rapport avec la villa romaine de l’Esplanade à Diekirch, 2014, 2015
  • C. WELTER, MH[s]D: Communication orale concernant la possibilité d’incorporer certaines découvertes récentes en rapport avec la villa romaine de l’Esplanade à Diekirch à l’exposition permanente du MH[s]D, 2014
  • Site des fouilles archéologiques de 2014 sur l’Esplanade à Diekirch (png) d’après Matthias PAULKE, CNRA, 2010 modifié: bp (lien actualisé le 2014-07-22_bp)
  • 011), 087)

 

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Villa romaine de Diekirch: Représentation graphique des fouilles archéologiques de l’Esplanade en 2013 et 2014. Cadres rouges supérieurs: rigole ou aqueduc. Cadre rouge central: four. Cadre bleu: pan de mur épais donc extérieur, flanqué (à gauche) du praefurnium (chaufferie) et (à droite) de l’hypocaust (système de chauffage du plancher par en-dessous) [Photographies: bp_2014; Graphique d’après les documents présentés le 14.01.2015 par M. PAULKE, CNRA: bp_2015-01-16]

 

Fouilles Esplanade, Villa romaine Diekirch - 2014-07-03 @ 15-34-57

En haut à gauche sur le plan des fouilles de 2013 – 2014: Rigole aqueduc taillée dans un bloc de pierre au pied du mur septentrional de la villa romaine (au centre) et du mur de protection et de stabilisation du talus du Härebierg (à droite) [Photographie: bp_2014-07-03]

 

Fouilles Esplanade, Villa romaine Diekirch - 2014-07-03 @ 15-25-52

En bas à droite sur le plan des fouilles de 2013 – 2014: Au centre, le four adossé au mur septentrional recouvert à sa face cachée de peintures géométriques polychromes. En bas à gauche: le mur délimitant par l’arrière la bassine énigmatique partiellement vidée. [Photographie: bp_2014-07-04]

 

099) … à côté du parcours intra-muros réservé au trot attelé (1948-1949), la Ville de Diekirch disposait d’un champ de courses extra-muros qui accueillait des courses hippiques de toute discipline (galop, trot attelé, steeple-chase). Les premières courses de chevaux se disputaient au Lorenzwues sur la route d’Ettelbruck (±1900-1922). Au début des années vingt, un nouvel hippodrome fut aménagé au lieu-dit an der Sank sur la rive droite de la Sûre, à l’endroit de l’actuel Camping municipal (1922-1940). En 1950 il fut transféré de l’autre côté de la route de Gilsdorf (1950 -1956), au sud de l’ancienne voie ferrée dont la rue MERTEN épouse actuellement le tracé. Le circuit ovale avec ses deux longues lignes droites au nord et au sud, était bordé de solides clôtures blanches. Les écuries, des constructions en bois brut passées au lait de chaux, s’intercalaient entre la route de Larochette et le circuit. De vastes et hautes tribunes couvertes, exécutées dans le même style rustique et équipées de plusieurs rangées de gradins, se trouvaient entre la longue ligne droite méridionale et le talus escarpé du lieu-dit Kréiwenkel, là où, depuis 1969, chaque année en février, des athlètes venu(e)s des quatre coins du globe peinent à gravir la pente raide du circuit de l’Eurocross. Toutes les installations de l’hippodrome furent rasées au début des années soixante en vue de la construction du complexe sportif de la rue MERTEN et des forages d’eau potable préalables.  Du passé turfiste de la Ville de Diekirch ne subsiste à nos jours que la seule dénomination Päerdsrennen que les autochtones réservent volontiers aux terrains sportifs de la rue MERTEN. (bp, cb, rk, 2021-05-15_bp)

 

 

SVQ 99) Hippodrome-7

L’affluence des grands jours à l’hippodrome de Diekirch: On se croirait au Royal Ascot ou au Prix d’Amérique à Paris-Vincennes, … toutes proportions gardées. Au fond à gauche: les tribunes, initialement à un élément, ultérieurement à trois éléments. A droite: le bureau du pari mutuel. A noter que des spectateurs ont choisi de se positionner dans les pentes escarpées du talus Kréiwenkel pour balayer du regard toute l’ampleur du champ de courses. [Photographie: NN_<1960; dépositaire: Photothèque de la Ville de Diekirch]

 

Plan de situation du 3e hippodrome à Diekirch [Graphique: bp_2014-06-08 d’après le plan original]

 

Les trois hippodromes de Diekirch: En haut, 3 images du 1er hippodrome de Diekirch  au Lorenzwues; au milieu, vue panoramique du 2e hippodrome de Diekirch au lieu-dit an der Sank, entre la Sûre et la route de Gilsdorf respectivement la voie ferrée Diekirch-Echternach; en bas, 3 images du 3e hippodrome de Diekirch, an der Laach, à l’Est de la route de Larochette, au Sud de la voie ferrée Diekirch-Echternach et en contrebas du talus Kréiwenkel; le lieu en a gardé l’appellation Päerdsrennen. Localisation des trois hippodromes de Diekirch sur orthophoto 2019 [Images: e. a. Luxemburger Illustrierte Nr 14, 1928, nbi_2021-05-13; arrangement: bp_2021-05-13]

 

098) … tout observateur attentif de la pietà immaculée d’ACHTERMANN, joyau de l’art religieux qui enrichit le patrimoine de l’église décanale de Diekirch depuis 1870, remarquera que deux tiers de la phalange distale manquent à l’index droit du crucifié descendu de croix et blotti dans le creux de sa mère, la Vierge Marie. Cette mutilation est sans nul doute antérieure à 1985, puisqu’une reproduction de l’œuvre d’ACHTERMANN publiée en 1985 à l’occasion de la consécration de l’autel de l’église décanale rénovée en fait déjà état. Qui plus est, les cartes postales publiées au début du XXe siècle par les éditions R. TIPPMANN de Diekirch montrent également un raccourcissement évident de l’index droit du Christ. Fracture accidentelle survenue lors du transport ou de la mise en place ou résultat d’un acte de vandalisme heureusement bien moindre que celui de la pietà de MICHELANGE en la basilique Saint-Pierre à Rome qui fut sauvagement mutilée à coups de marteau par un déséquilibré le 21 mai 1972, la question reste sans réponse. (bp, 2014-05-30_bp)

 

 

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Pietà d’ACHTERMANN: deux tiers de la phalange distale manquent à l’index droit du Christ [Photographie: bp_2010-12-11] En cartouche : Mater Dolorosa. Chef d’œuvre par P. Achtermann à l’Eglise paroissiale de Diekirch. Carte postale publiée au début du XXe siècle par les éditions R. TIPPMANN de Diekirch (Lux.) [Photographie: NN; collection: bp]

 

097) … au 17e siècle, le clergé et les autorités laïques se disputaient le droit de nommer le bedeau (Nuntz) et l’instituteur (Scholmeister), deux fonctions assidûment convoitées et souvent confiées à une seule et même personne. En 1634, le curé Mattheis HOSS nomma au poste de bedeau le tonnelier Michael CREUTZ. Simple d’esprit et doté d’un bagage intellectuel tout au plus rudimentaire qui le disqualifiait d’emblée pour le poste d’instituteur, CREUTZ bénéficiait d’un atout pesant, puisqu’il était parent de la gouvernante du curé. Cette nomination curiale ne plaisait guère au mayeur de Diekirch, Cornelius BONNERT (*1592), qui avait appuyé la candidature du favori des autorités laïques, Peter MÜLLER, fils de l’échevin Nicolaus MÜLLER. L’intrigue se corsa alors que le maire, sans coup férir, interdit l’accès de l’église au curé HOSS et à “son” bedeau CREUTZ et fit remplacer les serrures et les clefs du portail de l’église (Al Kierch). Un procès fleuve (1635-1664) s’ensuivit: sur deux ans (1635-1636) 45 témoins furent entendus. Aux dires du témoin Johannes STEINSELIUS vonn Gondersdorff, priester z[ur] z[eit] caplan in D[iekirch], 32 j[ahr], entendu le 12 septembre 1635, l’impétueux maire de Diekirch serait passé à l’acte lors d’une altercation avec le curé en mordant vigoureusement un doigt de l’ecclésiaste. La sentence finale du procès CREUTZ se fit attendre et ne tomba que 28 ans après le décès de la victime; le pauvre Mattheis HOSS avait trépassé en l’an 1636. Il n’est pas exclu qu’il soit décédé des suites de la morsure mayorale. (bp, 2014-05-29_bp)

 

  • J. HERR: Diekirch 1985, p. 160-171
  • M. DAHM: Dikkricher Schull-Chronik, 1986, p. 7, 15

 

Ecole communale

Plans du bâtiment scolaire situé entre la porte Saint-Nicolas à l’est et la Vieille Eglise Saint-Laurent à l’ouest dressés en 1844 par Pierre Joseph VANDERAIKEN (*1822, +1866), beau-père du Dr Jean-Pierre SCHOLTES (*1833, +1906), bourgmestre de la Ville de Diekirch de 1885 à 1902 [Publication: J. HERR_1985]

 

096) … le terme “Päerdskaul” est utilisé dans le langage populaire pour désigner un endroit particulièrement profond – et dangereux – d’un cours d’eau. Aux temps où la Sûre était navigable, des attelages empruntant le chemin de halage Rittwee le long de la rive droite, traînaient de lourds chalands pour leur faire remonter le cours d’eau. La légende veut que des chevaux de trait aient été engloutis par le tourbillon de la Päerdskaul lorsqu’ils s’en approchaient pour s’abreuvoir. A Diekirch, la Päerdskaul située en aval de l’ancien pont ferroviaire sur la droite du cours d’eau ne rechignait pas à provoquer des drames humains en attirant baigneurs et baigneuses irrésistiblement en eaux profondes: La dernière victime fut une malheureuse fillette qui passait ses vacances à Diekirch début des années soixante et qui, méconnaissant les pièges et les embûches d’un cours d’eau aux apparences tranquilles et banales, s’est baignée – et noyée dans la Sûre, aspirée et absorbée par le tourbillon de la Päerdskaul. Son père, se lançant à la rescousse de sa fille, faillit subir le même sort. Après fermeture de la voie ferrée Diekirch – Echternach en 1963, le pont ferroviaire fût démonté en 1971 pour faire place à un élégant pont piéton haubané suspendu à un pilon central affûté et tout de rouge vêtu (inauguration en 1975). Des occasions en or pour neutraliser définitivement le Kropemann: des tonnes de débris inertes furent déversées dans la Päerdskaul de Diekirch qui appartient désormais et définitivement au monde de la mythologie et des ténèbres. (bp, jcb, jg, ls, ad, ce, 2014-10-31_bp)

 

 

Päerdskaul ënnert der Eisebunnsbréck

Le redoutable tourbillon Päerdskaul semble se dessiner sous l’ancien pont ferroviaire à l’avant-plan [Photographie: NN; collection: fkf]

 

095) … en 1937, des chefs-d’oeuvres expressionnistes de BECKMANN, CHAGALL, ERNST, JAWLENSKI, KANDINSKY, KIRCHNER, KLEE, KOKOSCHKA, LIEBERMANN, MACKE, MARC, MODERSOHN-BECKER, MÜLLER, MÜNTER, MUNCH, NOLDE, SCHMIDT-ROTTLUFF et d‘autres parias de l’art officiel du IIIe Reich sont immolés à Munich sur l’autel d’une culture apprivoisée, conformiste et instrumentalisée par le pouvoir politique. A l’instar de l’art dégénéré (Entartete Kunst), le style BAUHAUS fut déclaré architecture dégénérée. Pour immuniser l’architecture arienne traditionnelle contre les élucubrations décadentes des architectes nouveaux en proie à des accès de folie furieuse, la dictature nazi tenta d’imposer sa doctrine architecturale – décrétée « héroïque » – aux terres occupées. Ainsi les réalisations bauhausiennes d’avant guerre contrastent-elles avec les résidences néo-baroques (Heimatschutzarchitektur) construites à Diekirch en 1941 par la Gemeinnützige Gesellschaft für Wohnungsbau Moselfranken sous l’hégémonie de l’occupant nazi. (bp, fg, oh, jfs, ar, 2019-09-17_bp)

 

 

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Logements sociaux construits à Diekirch en 1941 (Heimatschutzstil). Au centre, les deux immeubles de la rue Dr MAMBOURG; aux extrémités, les immeubles de la rue MULLER-FROMES [Photographies et montage: bp_2014]

 

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Relevé topographique des immeubles du style Bauhaus (architectes: Tony BIWER et autres) (étiquettes bleues) et des logements sociaux construits en 1941 à Diekirch dans le style dit Heimatschutzstil (étiquette rouge) [Fond de carte: Géoportail; graphique: bp_2014]

 

094) … né à Diekirch le 4 juillet 1902, Bernard Michel dit Tony BIWER marquera de son empreinte non seulement sa ville natale, puisqu’il a, ni plus ni moins, révolutionné le paysage architectural luxembourgeois d’avant-guerre en s’imposant porte-fanion du courant Bauhaus. Le style dépouillé du Bauhaus, avec ses formes et volumes élémentaires régis par une fonctionnalité prépondérante, lance une réplique ascétique à la morphologie complexe de l’Art déco qui s’appuie sur des assemblages formels exubérants agrémentés d’accents ludiques faisant fi de toute contrainte fonctionnelle. A Diekirch Tony BIWER a réalisé le triptyque bauhausien emblématique de l’avenue de la Gare – la villa MONGENAST (actuellement KROMBACH), l’imprimerie BOURG & BOURGER (anciennement Der Landwirt, puis Luxemburger Nationalzeitung, actuellement Maison des jeunes communale) et la maison et le cabinet médical du Dr Paul HETTO – puis la villa du professeur Pierre STIEFER, au coin de la rue du Floss et de la rue des Fleurs, la maison d’habitation et la boucherie DITSCH, rue du Pont, la villa LANNERS, route de Gilsdorf et finalement l’aménagement du Café Central et de l’Hôtel de l’Europe, actuellement démolis. A Luxembourg-ville Tony BIWER est connu pour avoir conçu l’ensemble résidentiel de la rue de Nassau au Belair (1932-1934) qui se trouve parfaitement conservé à ce jour. Tony BIWER s’est éteint le 1er août 1971 à Luxembourg ; avec lui s’éteint définitivement un éphémère sursaut de renouveau de l’architecture luxembourgeoise. (bp, cb, fg, fkf, rb, jfs, rth, ar, 2019-09-10_bp)

 

 

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Hôtel de l’Europe: en haut, avant transformation [Photographie: NN; collection: fkf] et en bas, après transformation par T. BIWER [Photographie: NN; collection: bp]

 

En haut, Café Central, Boulangerie et Ciné Pathé de Charles THEIS, avant transformation, actuellement Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat [Photographie: NN; nbi] et en bas, Café Central par T. BIWER [Photographie: NN; collection: bp]

 

Maison KROMBACH -

Maison KROMBACH (initialement MONGENAST), avenue de la Gare [Photographie: bp_2013]

 

093) … une fracture de tour n’est pas forcément source de malheur. Pour preuve nous évoquerions volontiers la petite tour, cet appendice factice dont l’architecte d’état restaurateur Charles ARENDT (*1825, +1910) gratifia la Vieille Église de Diekirch au début du XXe siècle. L’effigie de l’église plus que millénaire aux traits tout en finesse ciselés et de brun et de noir teintée ornait en effet un timbre-poste de 2,5 flux (= 0,06 €) édité en 1962. Suite à un vice d’impression, la petite tour de la Vieille Église de Diekirch peut présenter à son tiers supérieur un trait de fracture oblique de haut en bas et de dehors en dedans (Variété: tour fendue; Abart: geborstener Turm). En 2009, la dernière version exclusivement luxembourgeoise du catalogue PRIFIX – ouvrage de référence des collectionneurs de timbres-poste luxembourgeois – cotait un exemplaire neuf non oblitéré de la variété “tour fendue” 2 € (x 32). D’autres estiment qu’une cote de 4 € (x 65) pour un exemplaire non oblitéré paraît plus adaptée à la situation actuelle du marché philatélique. (bp, pb, su, fg, 2019-10-01_bp)

 

 

Timbre à la Vieille Eglise de Diekirch émis le 17 septembre 1962. A droite, variété à la “tour fendue” présentant un trait de fracture spiroïde traversant la petite tour de la Vieille Eglise de haut en bas et de dehors en dedans et quelques impuretés autour de la lettre “G” de “Luxembourg” [Photographies et montage: bp_2019; collection: fg]

 

092) … douze vitraux créés par Will DAHLEM (*1916, +1986), iconomaque comme Joseph PROBST et Henri DILLENBURG, ornent les vaisseaux latéraux de l’église décanale de Diekirch. Ils représentent des saintes et des saints alternant avec des arrangements abstraits. Fait curieux, les saintes femmes posent toutes pieds nus alors que les saints hommes s’affichent pieds richement chaussés. Parmi les saintes femmes qui occupent la nef sud figurent – d’ouest en est – Sainte Maria Goretti (*1890, +1902), enfant martyre, un lys virginal à la main, puis Sainte Thérèse de Lisieux (*1873, +1897), carmélite théologienne de la “petite voie”, arborant un opulent bouquet de roses rouges et enfin Sainte Cécile (*ca200, +230), vierge martyre “musicienne du silence», jouant d’un instrument de musique évoquant une lyre. Les saints hommes de la nef nord défilent d’est en ouest : Saint Pie X (*1835, +1914), pape contre-réformateur coiffé de la triple couronne papale, la tiare, puis Saint Willibrord (*ca658, +739), la basilique epternacienne en plastron, apôtre attitré du Benelux et premier saint pan-européen bien que d’origine anglaise et enfin, en tête du cortège, Saint Laurent (*ca210, +258), s’abritant derrière le gril ardent, symbole de son supplice par le feu, une palme à la main. Saint Laurent occupe – à raison – une place d’honneur proche du sanctuaire. Il sied à merveille au saint patron de l’église décanale de Diekirch que de faire accessoirement office de saint patron des brasseurs, une profession autrement bien implantée en sa cité d’accueil. (bp, 2014-01-22)

 

 

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Les vitraux de Will DAHLEM (à l’avant-plan les silhouettes des confessionnaux placés devant les vitraux). De gauche à droite, Saint Laurent, Saint Willibrord, Saint Pie X, Sainte Cécile, Sainte Thérèse de Lisieux, Sainte Marie Goretti [Photographies et montage: bp_2014]

 

091) … la tradition artisanale veut qu’à l’occasion de travaux de construction ou de transformation d’une église, l’on enfouisse une cartouche farcie d’objets et/ou documents représentatifs du lieu et du temps soit dans les fondations, soit dans certaines structures de la charpente. Ainsi, lors de la réfection toute récente de la toiture de la Vieille Église de Diekirch, classée monument national en l’an 1978, les charpentiers ont découvert au sommet de la flèche du clocher, dans la sphère en tôle (Turmkugel) portant la croix et la girouette, une boite en zinc cylindrique ressemblant à une canette de bière. Après avoir donné bien du crin à retordre pour forcer l’opercule, la capsule du temps a révélé sa charge mystérieuse: Quelques pièces de monnaie, une montre à gousset au dos transparent dévoilant une mécanique rudimentaire (restauration par Rainer FISCHER et Jean-Maire ELSEN) et un enchevêtrement inextricable de papiers trempés. Les documents imbriqués fermement contre la paroi corrodée du récipient ont finalement été transférés en vrac à Trèves afin de les désassembler prudemment (restauration par Barbara HARDY). Carine WELTER, directrice du MH[s]D, en charge de l’analyse, de l’identification et de la datation des textes et objets a fait part de ses conclusions au Deiwelselter de novembre 2014. (bp, cw, 2014-12-04_bp)

 

 

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Le contenu de la “capsule du temps” du clocher de la Vieille Eglise Saint-Laurent de Diekirch découverte en 2013 lors de la réfection de la toiture: documents imbriqués, montre à gousset et pièces de monnaie [Photographies et monatge: bp_2013; dépositaire: MH[s]D]

 

090) … à l’occasion de la « Foire agricole du Centenaire » qui se tint donc à Diekirch du 3 au 10 septembre 1939, une exposition intitulée “Landwirtschaft und Bauernstand in Staat, Volk und Wirtschaft” fut aménagée in sämtlichen Räumen des Gymnasiums, l’actuel Lycée classique de Diekirch. L’iconomaque Joseph PROBST (*1911, +1997), son frère Emile PROBST (*1913, +2004) et l’artiste-peintre local Roger GERSON (*1913, +1966), usant chacun de sa touche personnelle, ont assuré le décor et les illustrations de la salle N° 2 consacrée à l’histoire de l’agriculture luxembourgeoise. Évoquant précisément la salle N° 2 intitulée « De Letzebuerger Bauer virun 1000 Joer », le catalogue officiel de l’exposition dit: Das Monumentalbild im Hintergrund stellt eine Bauernfamilie dar. Es ist ein Werk von J. PROBST. Dans une perspective strictement frontale, la fresque de PROBST décline – au gré des saisons – tous les aspects de la vie agricole arrangés autour de la silhouette du village dont émerge le clocher de l’église. De cette  Wandmalerei il ne semble subsister que la seule reproduction en noir et blanc figurant au Catalogue officiel de l’exposition et reprise en 2012 par Sonja KMEC et Pit PÉPORTÉ dans leur ouvrage intitulé « Lieux de mémoire au Luxembourg 2 ». Ah! si on pouvait identifier la salle d’exposition N° 2 dans les localités actuelles du Lycée classique de Diekirch. Il y aurait peut-être moyen de faire resurgir sous l’une ou l’autre couche de peinture murale ou de papier-peint cette œuvre monumentale à plus d’un point de vue. (bp, fg, eb, mh, 2014-01-14_bp)

 

 

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Reproduction en noir et blanc de la fresque “Die Luxemburger Bauernfamilie” réalisée par Joseph PROBST à l’occasion de l’Exposition Agricole du Centenaire, Diekirch, 1939 [Photographie: NN_1939; Catalogue officiel, BNL_2014]

 

089) … le Cercle symphonique de Diekirch se réveilla centenaire en cette année 2013. Du temps que Félix HECK (*1874), constructeur d’automobiles bruxellois originaire de Diekirch, courait au Mans, un violoniste arlonais, Eugène KLEIN (*1888, +1941), formé aux cordes et à l’archet du célèbre violoniste, compositeur et chef d’orchestre belge, Eugène YSAYE (*1858, +1931), s’expatriait à Diekirch en suivant les flèches lancées par l’archer cupidon: Épris de Philippine Angèle SCHAACK (*1889), Eugène KLEIN s’installa à Diekirch en 1913 et y fonda sa famille et le cercle symphonique. Beau-père de Tony NOESEN (*1905, +1944), boy-scout de première heure exécuté par les Allemands à Hinzert, de Nicolas BORMANN (*1907, +1980), membre de l’équipe dirigeante de la Brasserie de Diekirch et de Joé FISCHER (*1923, +1990), fondateur d’un empire boulanger, Eugène KLEIN fut titulaire des grandes orgues de l’église décanale de Diekirch et premier chef d’orchestre (1913-1940) de l’ensemble concertant actuellement centenaire. Parmi ses successeurs au pupitre et à la baguette du cercle symphonique citons Josy HAMER (*1925), futur directeur du Conservatoire de Luxemburg, Theo SCHALZ, sculpteur de formation et musico-pédagogue polyvalent (solfège, piano, violoncelle, clarinette) et Norbert COLLING, professeur de l’enseignement musical au LCD. Depuis peu Joachim KRUITHOF, professeur de violon et de violon-alto au Conservatoire de Musique du Nord (CMN), a repris les reines du cercle. (bp, 2015-02-26_bp) 

 

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Joachim KRUITHOF à la tête du Cercle symphonique de Diekirch en la Vieille Eglise Saint-Laurent [Photographie: bp_2013-06-07]

 

088) … que la Ville de Diekirch regorge de sculptures dont certaines sont dues à des artistes luxembourgeois ou étrangers dont le renom n’est plus à faire. Il s’agit en l’occurrence – par ordre alphabétique – de Lukas ARONS (*1968; Fonts baptismaux 2012), Pierre BERGEM (*1928, +2006; Calvaire des enrôlés de force), Bettina COGLIATTI (*1958; Symposium de sculpture 1990), Michel DEUTSCH (*1837, +1905; Lions du LCD), Tom FLICK (*1968; Fonts baptismaux 2012), Tai Soo KIM (Symposium de sculpture 1990), Frantz KINNEN (*1905, +1979; Cour du LCD), Edmond LUX (*1916, +2004; Monument Paul EYSCHEN, e. a.), Bertrand NEY (*1955; Symposium de sculpture 1990, e. a.), Wenzel PROFANT (*1913, +1989; Monument des évadés), Bonifatius STIRNBERG (*1933; Fontaine aux ânes, e. a.), Auguste TREMONT (*1892, +1980; Monument aux Morts 1955) et Jacek WILEWSKI (*1952; Symposium de sculpture 1990) sans oublier Theodor Wilhelm ACHTERMANN (*1799, +1884), l’auteur de la merveilleuse Pietà en marbre de Carrare immaculé, joyau de l’église décanale de Diekirch. (bp, 2014-12-29_bp)

 

 

Symposium de sculpture, Bertrand NEY - 21 - Version 22006-10-28

Sculpture de Bertrand NEY (à droite) au Parc Municipal de Diekirch (Symposium de sculpture 1990). [Photographie: bp_2006-10-28]

 

087) … le mystérieux ouvrage à double rangée d’arcades gothiques épinglé sur les pentes du Herrenberg qui garnit les panoramas de Diekirch datant d’avant-guerre semble avoir eu la fonction de collecteur-réservoir d’eau potable. Il aurait été alimenté par la source du Belleflessen– ou Bellenflesschen – située un peu plus à l’est. En contrebas de l’ouvrage dont des vestiges sont toujours apparents à mi-hauteur du talus, se trouvait la bien connue villa romaine dont l’envergure, la disposition et l’organisation sont parfaitement documentées depuis les récentes fouilles du Dechensgaart (1993), de l’îlot Alexis Heck (2008) et de l’Esplanade (2014). Certains postulent que cette villa romaine blottie contre l’imposant Herrenberg et détruite par le feu au 3e siècle après J.-C. aurait bénéficié de l’approvisionnement en eau potable par un aqueduc long de quelque 1100 mètres et charriant les eaux cristalllines du Belleflessen. Toutefois est-il que les cartes topographiques de Diekirch de 1907 et de 1927 proposent une “dérivation” émergeant plus à l’ouest, à l’aplomb des moulins et brasseries du Bamerdall. Jos HERR enfin lui trouve un troisième usage en affirmant que la fontaine située au centre du jardinet devant le château WIRTGEN était alimentée par les eaux du Belleflessen. Aqueduc romain, source à vocation brassicole et meunière ou simple jet d’eau d’agrément, le Belleflessen n’a pas encore dit son dernier mot. (bp, pm, fg, cw, mp, 2014-07-03_bp)

 

 

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Ouvrage situé sur les pentes du Herrenberg vu de la place WIRTGEN [Photographie: NN;  nbi]

 

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Ouvrage situé sur les pentes du Herrenberg vu du jardin du Grand Hôtel des Ardennes [Photographie: NN; collection: pm]

 

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Carte topographique de 1927 avec les deux voies ferrées: 1) Ligne Diekirch – Tandel – Fouhren – Bettel – Vianden (Benni) suivant le tracé de la rue Clairefontaine (Kléck); 2) Ligne Ettelbrück – Diekirch – Echternach – Wasserbillig – Grevenmacher (Sauerstreck) croisant la route de Gilsdorf et la conduite d’amenée de la “Source Bellenflesschen” appelée “Dérivation” qui rejoint le “Mühlenbach” [Plan: géoportail_2013]

 

086) … l’ancien propriétaire du château de Moestroff, Alfred von OBERNDORFF (*1870, +1963) faisait partie de la délégation allemande qui signa le 11 novembre 1918 à 5 heures du matin dans un wagon-restaurant en pleine forêt de Compiègne l’armistice mettant fin aux hostilités de la première guerre mondiale en instaurant un cessez-le-feu général à partir de 11 heures le jour même. Ceci est d’autant plus remarquable que le comte Alfred von OBERNDORFF, le châtelain exilé de Moestroff qui n’avait sans doute pas les faveurs des magnats du IIIe Reich, est l’oncle au second degré (5e degré de parenté) de Claus Philipp Maria SCHENK Graf von STAUFFENBERG (*15.11.1907, +21.07.1944), auteur de l’attentat du 20 juillet 1944 contre HITLER qui n’avait malheureusement pas eu le résultat escompté puisque HITLER y a survécu miraculeusement. La grand-mère du comte Claus Philipp Maria SCHENK von STAUFFENBERG, Leopoldine von OBERNDORFF (*1831, +1919) était la sœur du père d’Alfred von OBERNDORFF, Karl Gustav von OBERNDORFF (*1834). Autrement dit, le père de la figure de proue de la résistance anti-nazi en Allemagne, Alfred Klemens SCHENK von STAUFFENBERG (*1860, +1936) était le cousin germain d’Alfred von OBERNDORFF (*1870, +1963) qui occupait le château de Moestroff de 1934 à 1955. Que les puristes veuillent bien me pardonner de lorgner au-delà de l’enceinte du Vieux Diekirch – bien entendu sans outrepasser les confins de la Nordstad – et de réserver ces quelques lignes à un personnage qui n’a sans doute pas de lien étroit avec la Ville de Diekirch, mais le contexte historique justifie largement que l’on s’y attarde. (bp, fg, sk, 2018-06-10_bp)

 

 

Les signataires de l’Armistice (WWI, wagon-restaurant de Compiègne) du 11 novembre 1918. Devant la table, de gauche à droite : Kapitän Ernst VANSELOW (D), Alfred von OBERNDORFF (D) vom Auswärtigen Amt, Generalmajor Detlof von WINTERFELDT (D), Captain Jack MARRIOTT (GB), Staatssekretär Matthias ERZBERGER (D) debout entre deux chaises, chef de la délégation allemande. Derrière la table, de gauche à droite : Deux officiers de la Royal Navy, Rear-Admiral George HOPE (GB), First Sea Lord Admiral Sir Rosslyn WEMYSS (GB) et la délégation française, le Maréchal Ferdinand FOCH (F) debout et le Général Maxime WEYGAND (F). [Photographie: NN (nachkolorierte Photographie); dépositaire: Wikipedia]

 

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Le Château de Moestroff avec ses annexes et le jardin attenant, inscrit au cadastre de la commune de Bettendorf, section B de Moestroff, sous le numéro 86/1989 est classé monument national par arrêté du Conseil de Gouvernement du 26 octobre 2007. [Photographie: bp_2013-06-11]

 

085) … le 7 septembre 1939, à l’aube de la deuxième guerre mondiale, Nicolas MARGUE, ministre de l’Agriculture a ouvert la foire agricole de Diekirch qui affichait fièrement l’étiquette “Landwirtschaftliche Jahrhundertausstellung”. Ce titre lui revenait du fait qu’elle fut organisée dans le contexte des festivités du centenaire du traité de Londres: Le 18 avril 1839 le Luxembourg belge quitta définitivement la terre-mère qui se vit octroyer en retour une indépendance toute relative puisque le Grand-Duché n’allait sortir de son état placentaire qu’au moment de la rupture du cordon dynastique à la mort de Guillaume III en 1890. Suite à l’extinction de la lignée mâle des Orange-Nassau, le Grand-Duché de Luxembourg fut incorporé au patrimoine de la ligne des Nassau-Weilbourg, dont Henri est le 6e représentant à occuper le trône grand-ducal. Malheureusement la foire agricole de Diekirch était née sous une mauvaise étoile et elle n’était pas vraiment faite pour durer. Eu égard aux faits de guerre isolés qui semblaient annoncer un conflit s’étendant en tache d’huile bien au delà des frontières de l’Europe et dont on ne pouvait ni imaginer l’atrocité ni mesurer l’ampleur des dommages qui allaient en résulter, le programme, amputé de tout acte festif, se limitait aux seules manifestations techniques en rapport avec la culture de la terre et l’élevage du bétail. (bp, fg, 2019-12-25_bp)

 

 

Le Palais de Justice de Diekirch décoré pour la « Foire Agricole » (Landwirtschaftliche Jahrhundert-ausstellung) organisée à l’occasion des festivités du Centenaire de l’Indépendance en 1939. Le fronton triangulaire portait à droite et à gauche 3 gerbes d’épis et les chiffres 1839 et 1939; au centre  une charrue stylisée surmontée d’un soleil rayonnant coiffé d’un nuage menaçant, qui semblait ne présager que le pire. [Photographie : NN_1939; Publication : N. BECKERICH_2012]

 

084) … à la crypte de la Vieille Église Saint-Laurent se trouvent 35 sépultures dont 12 (34 %) sont faites de caissons maçonnés alors que 23 autres (66 %) sont des sarcophages monolithes: Certains des sarcophages monolithes sont constitués d’éléments de récupération (soit réutilisation de sarcophages de périodes antérieures (3), le plus souvent d’origine gallo-romaine; soit aliénation d’éléments architecturaux divers (4) tels canalisations gallo-romaines, demi-colonne ou simple dalle). Les autres sarcophages monolithes sont classés suivant leurs caractéristiques pétrographiques en sarcophages en grès (13) et sarcophages en calcaire clair (3). Alors que les sarcophages en grès peuvent avoir une origine locale ou régionale, les sarcophages en calcaire clair proviennent de carrières du département de la Meuse en France. Cette pierre calcaire est extraite à Savonnières-en-Perthois et à Brauvilliers, deux localités situées à une vingtaine de kilomètres de Bar-le-Duc. A noter que Laure-Anne FINOULST qui a mené l’enquête pétrographique des sarcophages monolithes de la crypte de Diekirch en 2009-2010 arrive à en conclure que les sépultures étudiées dateraient en majeure partie d’une période s’étendant du VIIe au IXe siècle, alors que les matériaux utilisés peuvent être bien antérieurs à cette période du fait du remploi homo- ou hétérogène largement répandu dans les pratiques funéraires du haut Moyen-Âge. (bp, cw, 2013-05-24)

 

  • L.-A. FINOULST: Les secrets des sarcophages de l’ancienne église Saint-Laurent. Folia synoptica, VD, 2011, p. 97-107

 

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Fouilles archéologiques de la crypte de la Vieille Eglise Saint-Laurent de Diekirch [Photographie: NN; dépositaire: VD_1960]

 

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Crypte de la Vieille Eglise: remploi de canalisations gallo-romaines comme sarcophages monolithes [Photographie: bp_2013]

 

083) … en 1929, Lord Robert Stephenson Smyth BADEN-POWELL of Gilwell (*1857, +1941), 1st Baron BADEN-POWELL a visité le Grand-Duché de Luxembourg en compagnie de son fils Peter BADEN-POWELL (*1913, +1962). Il en a tenu un journal dont l’inscription du samedi, 13 avril 1929 mentionne: 11.17 we reached Diekirch, ordinary town on a biggish river Our [sic]. Lunched at Hotel des Ardennes. … We climbed hill and found the Devil’s pulpit – a very ancient pillar of masonry. Also saw Roman mosaic excaveted in the « Esplanade » and roofed over. Le Grand Hôtel des Ardennes d’Alexis HECK a décidément vu du beau monde : en 1871 il accueille Victor Hugo et en 1929 c’est le tour de Lord BADEN-POWELL. Militaire de carrière, écrivain et artiste, BP s’est particulièrement illustré en préparant dès 1907 la mise en place du mouvement scout dont il fut proclamé “Chief-Scout of the World” à l’occasion du 1st World Scout Jamboree qui s’est tenu en 1920 à Olympia/London. (bp, cb, 2013-05-06)

 

  • J. WELTER, De B.P. zu Letzebuerg in 75 Joer Lëtzeburger Scouten 1919-1994, p. 10
  • 032)

 

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Boys Scouts de Diekirch défilant en cortège sur l’avenue de la Gare [Photographie: NN_1939; collection: bp]

 

082) … le bureau “gmp – Architekten von Gerkan, Marg und Partner” sorti vainqueur du concours d’architecture lancé en 1964 par la Ville de Diekirch en vue de l’implantation d’un complexe sportif comprenant un hall sportif, une piscine couverte, plusieurs bassins de natation en plein air et un stade multisports au lieudit um Päerdsrennen, a réalisé entretemps de nombreux et prestigieux projets éparpillés aux quatre coins du globe. Parmi les ouvrages récents les plus remarquables citons le Musée National de Chine à Pékin, le stade Arena da Amazônia à Manaus au Brésil et la gare centrale Hauptbahnhof Berlin. Le groupe créé par le très médiatisé Meinhard von GERKAN est également concepteur du nouvel aéroport Berlin-Brandenburg actuellement sous les feux de la critique pour des délais non respectés et une enveloppe budgétaire largement dépassée. En 2014 le groupe gmp – épaulé par le bureau d’architectes BENG – se voit confier le projet de construction du nouveau stade national de football et de rugby sur un terrain sis entre le site de la Cloche d’Or et Kockelscheuer. L’enveloppe financière du projet définitif détaillé pésenté au public le 24 novembre 2016 est estimée à 60 358 250,00 € TTC. Le premier match se jouera début 2019. (bp, cb, jb, 2018-11-16_bp)

 

 

Complexe sportif, Störmer, von Gerkan, Marg 1964 301 of 1

Maquette du centre sportif avec salle multisports, piscine, bassins ouverts et stade [Ville de Diekirch, gmp-architekten von Gerkan, Marg und Partner; collection: bp]

 

Pri Ev 2010 Berlin 099 Bahn, S-Bahn, U-Bahn - 3 - Version 2

Hauptbahnhof Berlin, gmp – architekten von Gerkan, Marg und Partner [Photographie: bp_2010]

 

Nouveau stade national de football et de rugby imaginé par le groupe gmp – architekten von Gerkan, Marg und Partner et le bureau d’architectes BENG. [Ville de Luxembourg; groupement d’architectes Gerkan, Marg + Partner, bureau d’archtiectes BENG_2016]

 

081) … les premiers cours d’agronomie furent donnés en 1848 au progymnase de Diekirch par le Dr Charles FABER (*1819, +1875), vétérinaire et professeur au progymnase de Diekirch de 1848-1856. La Ville de Diekirch en est devenu le berceau de l’enseignement agricole au Grand-Duché. Le progymnase a fourni à l’école agricole, qui ouvrit ses portes en 1856 … à Echternach, son premier directeur en la personne même de Ch[arles] Faber. A partir de ce moment, les cours d’agronomie et d’arpentage disparaissent des programmes du progymnase. La bibliothèque de l’actuel [Lycée classique de Diekirch] garde de cette première phase de l’enseignement agricole une assez importante documentation. Les cours d’agronomie se tenaient à Echternach de 1856 à 1868 avant que l’école agricole de l’Etat flanquée d’un laboratoire de chimie organique et d’un internat ne fut installée définitivement à Ettelbruck en 1883. (bp, 2017-10-29_bp)

 

  • C. LANNERS: Chronique 1848-1891 in Livre d’Or du Lycée classique de Diekirch, 1992, p. 30

 

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Ecole agricole de l’Etat à Ettelbruck [Photographie: NN; nbi]

 

080) … le général américain aux racines alsaciennes John Joseph “Black Jack” PERSHING (*1860, +1948), commandant en chef de l’American Expeditionary Force (AEF) en France lors de la première Guerre Mondiale (WWI) accompagné du général HARBORD et du prince héritier Léopold de Belgique a séjourné à Diekirch le 22 avril 1919, i.e. 162 jours après l’armistice de Compiègne (11.11.1918) et 67 jours avant le traité de Versailles (28.06.1919), pour inspecter les troupes américaines, en l’occurrence la 33e Illinois National Guard Division stationnée à Diekirch. Il aurait remis une centaine de décorations aux soldats méritants. Une photo le montre en compagnie d‘autres dignitaires militaires et des autorités locales, le bourgmestre Pierre PEMMERS (*1849, +1922) et les échevins Etienne NEVEN (*1849) et Dominique THEATO (*1847, +1921), sur le parvis de l’Hôtel de Ville de l’époque d’après-guerre, le château WIRTGEN. (bp, fg, 2014-03-10_bp)

 

 

Pershing à Diekirch 22-04-1919

Accueil du général John J. PERSHING qui salue la foule sur le parvis du Château WIRTGEN [Photographie: NN; dépositaire: VD_1919]

 

079) … dans son édition du 25 avril 1919, le New York Tribune écrivit: … the Secretary [of War, Newton D. BAKER, en visite à Diekirch en compagnie du général PERSHING] also heard that a number of soldiers from the 33d [Illinois National Guard Division] were taking home with them Luxemburg girls as brides. There were five weddings in Diekirch and nearby villages Sunday and several others will take place before the division leaves Luxemburg for good. Le registre des mariages de 1796 à 1925 à Diekirch édité par Rob DELTGEN en 2007 renseigne cinq mariages entre luxembourgeoises et américains pour la période après-guerre (WWI) : Le 16 avril 1919 Wilhelm Peter STEVEN (*18.10.1898, Sullivan) épousa Jeanne SUVIGE (*01.03.1902, Diekirch), le 24 avril 1919 Ralph Monroe HUDSON (*28.12.1895, Virginia) épousa Anne NOESEN (*25.11.1895, Bereldange), le 6 septembre 1919 Oliver Joseph SHEEBY (*22.09.1893, Chicago) épousa Céline HENRION (*30.04.1897, Niederanven), le 28 avril 1920 Joseph KOCH (*13.10.1889, New York) épousa Marie Joséphine GRIFFRATH (*16.08.1887, Clervaux) et le 4 mai 1920 Van Willoughby MANZER (*19.07.1890, New-York) épousa Catherine BERENS (*04.08.1893, Wiltz). D’après le 16th Census of the United States de 1940, Van W. MANZER et son épouse Catherine B. MANZER habitaient le Memorial Highway à Hillsborough/Florida. (bp, sk, 2018-03-21_bp)

 

 

Photographie du mariage de Oliver Joseph SHEEBY ou SHEEHY (*22.09.1893, Chicago, USA) et Céline HENRION ou HENRIOT (*30.04.1897, Niederanven, L) le 6 septembre 1919 à Diekirch. [Photographie: NN; collection: sk]

 

1940 USA Census.001

Sixteenth Census of the United States, 1940: 10) Van W. MANZER, 11) Catherine B. MANZER [Document: nbi_2013]

 

078) … le 19 décembre 1908, le conseil communal a décidé d’acquérir cinq sources à Dillingen et deux sources à Beaufort au prix de 16.000 francs pour garantir l’approvisionnement de la population locale en eau potable. Le débit cumulé des sept sources fut évalué à 1.156 m3 par jour. La caisse communale a encore déboursé 210.000 francs pour la mise en place de la conduite d’amenée longue de 16 km. Les entrepreneurs MERIS de Diekirch et WILLEMS de Rosport ont été chargés de l’exécution des travaux.  (bp, 2013-03-16)

 

  • T. WEILER: 150 Jahre Gemeindechronik, Aus den Gemeinderäten der Stadt Diekirch von 1800-1954, p. 63-65

 

Sources Dillingen

Les cinq sources (points bleus) contribuant à approvisionner la Ville de Diekirch en eau potable sur les flancs du Dilléngerknäppchen le long du C.R. 364 à Dillingen [Plan: Geoportail_2013]

 

077) … comme la bière et l’âne qui représentent des points communs entre Diekirch et Hoegaarden, le calvaire et l’aviation sont des points communs qui relient Diekirch et Wiener Neustadt, la banlieue viennoise. En effet des copies du calvaire de Josef von FÜHRICH se retrouvent à Diekirch et à Wiener Neustadt, là où Vincent WIESENBACH (*1880, +1911), aviateur pionnier originaire de Diekirch s’est tué à l’âge de 31 ans lors d’un meeting aéronautique. (bp, 2010-12-20)

 

  • 019), 031), 076)

 

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Liebfrauen-Dom à Wiener-Neustadt (Copie du calvaire de von FÜHRICH) [Photographie: NN; nbi]

 

076) … le calvaire de l’église décanale de Diekirch avec ses 14 stations peintes à l’huile et serties dans de lourds cadres en bois surmontés d’un médaillon affichant le numéro de la station, est une copie confectionnée par l’atelier de peinture BOMB de Luxembourg d’après une œuvre originale de Josef von FÜHRICH (*1800, +1876), peintre religieux par excellence, de nationalité autrichienne et d’origine tchèque. L’original du calvaire diekirchois se trouve à Vienne à la Sankt Johann Nepomuk Pfarrkirche. 459 copies plus ou moins complètes et fidèles à l’original du calvaire de FÜHRICH ont été recensées en Autriche, dont 33 dans la seule capitale autrichienne, à Vienne. 109 copies s’en trouvent éparpillées dans d’autres pays à travers le monde entier. Jusqu’en 2013, la copie diekirchoise du calvaire de FÜHRICH ne figurait pas au registre officiel tenu par les responsables de la Sankt Johann Nepomuk Pfarrkirche. Le registre ayant été actualisé à notre initiative en avril 2013, la copie diekirchoise du calvaire de FÜHRICH y a désormais sa place. (bp, cw, jw, 2018-11-15_bp)

 

 

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Intérieur de la Johann Nepomuk Kirche à Wien-Leopoldstadt [Photographie: NN; nbi]

 

Original du calvaire de Josef von FÜHRICH de la Johann Nepomuk Kirche à Wien-Leopoldstadt. Les principales différences entre la version originale et la copie de Diekirch concernent les stations III et XII (cadre rouge). [Photographies: Herbert TICHOVA_ mise à disposition par voie de courrier électronique; montage: bp]

 

Calvaire de Josef von FÜHRICH, Station III (extrait) : Jésus tombe pour la première fois. Comparaison entre l’original viennois, à gauche, et la copie diekirchoise, à droite : le chien figurant à l’angle inférieur gauche de l’original fait défaut sur la copie. [à gauche : Photographie: Herbert Tichova ; à droite : Photographie: bp_2013-12-26]

 

Calvaire de Josef von FÜHRICH, Station XII (extrait) : Jésus meurt sur la croix. Comparaison entre l’original viennois, à gauche, et la copie diekirchoise, à droite : pas de soleil flamboyant à l’angle supérieur gauche et perizonium rectangulaire couvrant le haut de la cuisse gauche du crucifié sur la copie. [à gauche : Photographie: Herbert Tichova ; à droite : Photographie: bp_2018-10-30]

 

075) … la recette originale de la sauce pour les tripes à la mode de Diekirch, l’illustrissime « Dikricher Kuddelfleck », est tout aussi fantomatique que la lettre d’Affranchissement de la Ville de Diekirch « placée » en 1260 – ou ailleurs – par des historiens chevronnés. Mais, l’une et l’autre, elles nous doivent bien d’exister. Pas étonnant que des cuisiniers tout aussi chevronnés, ne cessent de se disputer l’originalité de la recette de la brune sauce kuddelfleckoise. Voici notre favorite : 50 g de beurre, 50 g de farine, 400 cc de consommé, 100 cc de Rivaner, 100 cc de vin rouge pour faire une sauce. Du poivre, du sel, des tomates détaillées à faire revenir. Ajouter 1 Cognac, 1 Madère. Ensuite champignons de Paris, oignons, cornichons et câpres. Au besoin, fécule pour épaissir. Elle nous vient du restaurateur, hôtelier et propriétaire de l’Hôtel Beau Site, transformé en 1959 en Hôtel de Ville, Monsieur Metty HOURT (*1914, +1996). (bp, cb, mwh, 2014-03-13_bp)

 

Hotel Beau SIte -

Hôtel Beau Site, avenue de la Gare (Propriétaire Michel HOURT-STOLL, père de Mathias HOURT-REILES), Hôtel de Ville depuis 1959 [Photographie: NN; collection: bp]

 

074) … les Iconomaques en tant que groupement d’artistes sont bien présents et dignement représentés à Diekirch : Deux corps basaltiques, soudés et solidaires, doublement courbés, fuient et s’élancent : matérialisant la mémoire des évadés de la seconde guerre mondiale (1940-1945), cette sculpture de Wenzel PROFANT (*1913, +1989) se trouve exposée au Parc Municipal derrière la Maison de l’Orientation, anciennement Résidence du Parc. Une sculpture de Franz KINNEN (*1905, +1979), en métal, a été plantée au centre de la cour principale du Lycée Classique de Diekirch. Dans son écrin de verdure aux reflets rouge-sang, elle se voit régulièrement soumise à des interprétations millésimées de la part des élèves qui passent et ne passent pas sans laisser de trace, heureusement. Gageons que KINNEN ne s’opposerait point à une actualisation périodique de son œuvre. Cela n’arrive en effet qu’aux pièces d’art qui vivent et qui valent, durablement. Les vitraux du même Franz KINNEN, de Joseph PROBST (*1911, +1997) et de Will DAHLEM (*1916, +1986), deux autres iconomaques réputés, embellissent l’avant-corps, les vaisseaux et le chœur de l’église décanale. Le mur d’acier et de flammes ainsi que le lourd et majestueux lustre de chœur, affichant la même texture, sont dus au talent de Joseph PROBST, alors que la céramique ornant les portes du vénérable tabernacle est l’oeuvre de son épouse, Colette PROBST-WURTH (*1928, +2008). (bp, 2015-06-23_bp)

 

  • P. BONERT: Geschichtliches und mehr zur Laurentius-Kirche in Diekirch in Église Diekirch, La nouvelle église décanale de Diekirch, Fabrique d’Église Diekirch, 2013, p. 22
  • 088), 092), 121), 123)

 

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A gauche: Eglise décanale, façade est, Rosace par PROBST  [Photographie: bp_2013-12-31]. A droite: LCD, avenue de la Gare, sculpture par  KINNEN [Photographie: bp_2012-12-28]

 

073) … la rétrospective consacrée à l’œuvre d’Henri DILLENBURG (*1926, ✝︎2020) à l’occasion du 750e Anniversaire de l’Affranchissement de la Ville de Diekirch en automne 2010 fut un succès flagrant. Quelque 500 visiteurs – sans compter les classes du Lycée Technique des Arts et Métiers de Luxembourg que la Galerie Municipale a eu la chance de pouvoir accueillir – se sont déplacés à Diekirch pour tenter de décrypter le langage pictural et s’imprégner du parcours artistique de l’illustre fils de Diekirch, bouillant de malice et d’espièglerie. Du jamais vu. (bp, 2013-03-10_bp)

 

  • 072), 121), 123), 123)

 

DILLENBURG Henri 2

Henri DILLENBURG [Photographie: bp_2009-10-28] lors d’une réunion préparatoire à Diekirch (à gauche), Annonce / affiche de la  rétrospective (au centre), Gravure AL KIERCH (à droite) [Gravure: H. DILLENBURG_1961]

 

072) … Henri DILLENBURG (*1926, ✝︎2020), peintre originaire de Diekirch, a créé en 1954 avec Joseph PROBST, Colette WURTH, Will DAHLEM, François GILLEN, Franz KINNEN, Emile KIRSCHT, Wenzel PROFANT, Michel STOFFEL et Lucien WERCOLLIER le groupe des Iconomaques (eikon = image, mache = combat, bataille). Henri DILLENBURG a toujours été un rebelle, un authentique. Il se vouait à combattre une certaine image de l’image, qui ne lui plaisait guère, pour la remplacer par une image à son image. Cette image était tantôt figurative tantôt abstraite, mais toujours grosse de sens. La peinture de DILLENBURG est significative : faisant signe elle est écriture et musique à la fois. (bp, 2013-03-10_bp)

 

  • 073), 088), 090), 092), 121), 123), 124)

 

Dk Ev 2010-09-10 Expo DILLENBURG - 26

Henri DILLENBURG, Peinture I, 1959, 85 x 104 cm huile sur toile [Photographie: bp_2010-09-19]

 

071) … un fragment de cloche frappé à l’effigie de Notre Dame de Luxembourg est exposé au nouveau musée de la rue du Curé, le MH[s]D. Philippe SLEGERS, descendant des fondeurs de cloches CAUSARD, vient de nous écrire:  Mon ancêtre, Charles CAUSARD, a fourni dès 1865, 3 cloches pour la cathédrale de Luxembourg, vraisemblablement au départ de l’usine de Diekirch ainsi que de nombreuses cloches au Grand-Duché de Luxembourg. Je possède un morceau d’une cloche qui représente Notre Dame de Luxembourg. Ce morceau fait environ 15cm x 7cm x 6cm et pèse environ 3 kg (la densité du bronze de cloche est assez élevée). Je puis vous le prêter et, si vous le souhaitez, vous le faire parvenir en tant que colis postal ». (bp, cw, ps, 2015-04-10_bp)

 

 

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Tableau synoptique des cloches de Diekirch. D’autres cloches se trouvent au Lycée classique de Diekirch (la doyenne, Maria, 1834, Joh. PERRIN), à la Maison de Soins du Sacré-Coeur (Herz Jesu, 1880, MABILLON/Saarburg) et à la Caserne Grand-Duc Jean (Sebastian, Martin, 1950, NN) [Tableau: bp_2013]

 

070) … pour la campanologie, science descriptive qui étudie les cloches dans leur contexte géographique et historique, la Ville de Diekirch n’a pas réputation de terra incognita. En effet, le bourdon de la cathédrale de Luxembourg, alias « Tunn » puisque parrainé par Pierre Antoine PESCATORE, qui a sonné de 1867 à 1926 et qui pèse plus de 4 tonnes fut fondu à Diekirch en 1865 par la fonderie CAUSARD père et fils. En 1864, Charles CAUSARD et ses deux fils, Firmin CAUSARD (*1839, +1897) et Adrien CAUSARD (*1841, +1900), fondeurs de cloches à Tellin en Belgique ont occupé le moulin à scories de Felix REDING (rue de l’Industrie) à Diekirch pour y installer un site de fabrication de cloches. Par après ils ont créé des succursales à Colmar (1871), à Anhae (1885) et Strasbourg (1892). Plus de 50 cloches et carillons fondés et installés par la famille CAUSARD ont sonné au Grand-Duché. (bp, cw, 2010-10-13)

 

 

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Deux sites actuellement détruits témoignant du passé industriel de la Ville de Diekirch: cercle violet: Kamellefabrik et cercle rose: moulin à scories de F. REDING, hébergeant la fonderie de cloches CAUSARD [Photographie: NN pour VD 1969-1974; collection: bp]

 

069) … en 2018 le doyen des conseillers communaux est Robert BOHNERT (36 ans de service), suivi de Paul BONERT (30 ans de service), Claude HAAGEN (24 ans de service), Claude THILL (18 ans de service), Frank THILLEN (18 ans de service), René KANIVE (13 ans de service), Françoise KERGER-FABER (13 ans de service), Claude DALEIDEN (7 ans de service), José LOPES GONCALVES (3 ans de service), Pascale SCHMOETTEN-STEFFEN (3 ans de service),  et Nico HERTZ (2 ans de service), Charles WEILER (1 an de service) et René KRACK (1 an de service). (bp, 2018-06-11_bp)

 

67) a Gemengerot 2011

Membres du  Conseil communal en 2011 (entre parenthèses: année d’entrée actuelle au conseil communal): De gauche à droite, Emile EISCHEN (2001, démissionne en 2015, remplacé par Pascale SCHMOETTEN-STEFFEN), Paul BONERT (1988), Françoise KERGER (2005), Claude DALEIDEN (2011), René KANIVE (2005), Jacques DAHM (1990), Claude HAAGEN (1994), Lony THILLEN (2011, démissionne en 2016, remplacée par Nico HERTZ), Frank THILLEN (2000), Claude THILL (2000), Jean-Luc MAJERUS (2011, démissionne en 2016, remplacé par Jean-Pierre THILL), René BLUM (1980), Claude ANSAY (2011, démissionne en 2015, remplacé par José LOPES GONCALVES) [Photogarphie: pk_2011, dépositaire: VD_2011]

 

068) … les conseillers communaux les plus persévérants furent – par ordre décroissant – Jean Pierre JACOBY (41 ans de service: 1922-1963), Jean SCHMIT (40 ans de service: 1849-1889), Joseph TSCHIDERER (39 ans de service: 1830-1869), Henri WOLFF (38 ans de service: 1853-1891), René BLUM (38 ans de service: 1980-2017), Jean JUTTEL (37 ans de service: 1844-1864 et 1867-1884), Dominique THEATO (36 ans de service: 1885-1921), Charles BECH jr (36 ans de service: 1915-1951) et Robert BOHNERT (36 ans de service: 1975-2011 et 2018). (bp, 2017-10-17_bp)

 

  • J. HERR: Diekirch 1985
  • J. HERR: Diekirch, Bevölkerung und Verwaltung, p. 721
  • T. WEILER: 150 Jahre Gemeindechronik, Aus den Gemeinderäten der Stadt Diekirch von 1800-1954

 

cons com 1959

Conseil communal de la Ville de Diekirch à l’occasion de l’inauguration de l’Hôtel de Ville en 1959: 2e rangée, de gauche à droite: Jean-Pierre JACOBY champion de longévité des conseillers communaux avec 41 ans de service), Misch EWEN, Will BOLLIG, Paul JOST, Nicolas KASEL, Jos LENTZ, Ben MOLITOR, Théo WEILER (secrétaire) et 1ère rangée, de gauche à droite: Alphonse GREISCH (échevin), Jos HERR (bourgmestre), Nicolas BARTHEL (échevin) [Photographie: NN; dépositaire: VD_1959]

 

067) … en 2013 pas moins de 5 anciens bourgmestres résident à Diekirch : Victor POOS (*1920, 4 ans de service : 1970-1974), René STEICHEN (*1942, 10 ans de service : 1974-1984), Marie-Thérèse BOEVER (*1942, 9 ans de service : 1984-1993), Danièle WAGNER (*1951, 7 ans de service : 1994-2001) et Jacques DAHM (*1947, 4 ans de service : 2008-2011). (bp, 2013-12-28_bp)

 

  • 066)

 

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066) … de 1800 à 2010 la Ville de Diekirch a connu 31 bourgmestres, 60 échevins et 199 conseillers. En moyenne, les bourgmestres ont « tenu » 6 ans 9 mois et 22 jours. La palme revient à Joseph THEIS qui fut bourgmestre pendant 19 ans (1926-1945) alors qu’à l’opposé Nicolas JUTTEL (1822) et Michel EWEN (1969) exercèrent les fonctions de bourgmestre pendant moins d’un an. Depuis le règne du notaire Philippe Jacques PROMMENSCHENCKEL (*<1700, +1778), pro tempore indignus consul et scabinus (1730 et 1757), certains bourgmestres ont quitté leurs fonctions en actant la sentence suivante au registre communal (Bürgerbuch) : Fine coronato nobilitatur opus, jedoch behütte Gott ein jeder bürgermeister alhier in Diekirch zu werden, quia propria experientia me docuit. (Pour les passages cités en latin respectivement en allemand, l’orthographe originale a été conservée). (bp, 2022-04-22_bp)

 

  • J. HERR: Diekirch 1985
  • T. WEILER: 150 Jahre Gemeindechronik, Aus den Gemeinderäten der Stadt Diekirch von 1800-1954

 

Extrait du timeline des conseillers communaux de la Ville de Diekirch 1800-2018. En jaune, les conseillers communaux, en bleu clair, les échevins et en bleu foncé, les bourgmestres. Les cases portant une croix au centre renseignent les années de décès des conseillers en question. [Tableau: bp_2022]

 

065) … pendant la première guerre mondiale (1914-1918), le Dr Camille RISCHARD, médecin conseil de la compagnie des chemins de fer luxembourgeois, collectait les données recueillies par les cheminots luxembourgeois qui permettaient d’avoir connaissance des mouvements de troupes et d’armes de l’armée allemande. Le professeur Joseph HANSEN (*1874, +1952) qui enseignait le français et le latin au Gymnase de Diekirch de 1899 à 1917, publiait – évidemment sous forme codée – ces renseignements au « LANDWIRT », journal trihebdomadaire édité à Diekirch par Paul SCHROELL. Un exemplaire du LANDWIRT passait par les mains du père CAMBRON, jésuite de nationalité belge résidant en Suisse, avant d’atterrir au 41 de la Rue Saint Roch à Paris. Cet immeuble parisien de 4 étages se trouve au 1er arrondissement à quelque 600 mètres du Louvre et abritait en ces temps de guerre une succursale des services secrets britanniques dirigée par George John Gordon BRUCE, 7th Lord BALFOUR of BURLEIGH (*1883, +1967). Le réseau d’espionnage luxembourgeois qui s’était développé autour du couple Lise et Camille RISCHARD représentait aux yeux du monde un very successful troop- and train-monitoring network. Le neveu de Lise et Camille RISCHARD, le Dr Charles Edouard RISCHARD (*1917, +2003) fut le fondateur des Gamma Scouts, première troupe de scouts luxembourgeoise à accueillir des handicapés physiques et psychiques (1966). (bp, pm, 2018-06-10_bp)

 

 

Point de chute des renseignements collectés et transmis par le réseau d’espionnage luxembourgeois: Paris, rue Saint Roch N° 41 (immeuble intercalé entre le restaurant indien GWADAR, à gauche et le restaurant japonais FOUJITA, à droite) [Photographies: bp_2017-09-10]

 

Au nom des forces alliées, le Général Maxime WEYGAND, signataire de l’Armistice (WWI, wagon-restaurant de Compiègne) du 11 novembre 1918, remet des distinctions honorifiques aux membres du réseau d’espionnage luxembourgeois : de gauche à droite, Lise RISCHARD (Croix de Guerre avec Palmes et Commander of the British Empire), Dr Camille RISCHARD, Joseph HANSEN, Paul SCHROELL, Edouard BRAM, Jean ROCKENBROD et Joseph OFFENHEIM (chefs de gare adjoints). [Exposition « Lëtzebuerg an den Éischte Weltkrich », Clervaux ; Photo : Photothèque de la Ville de Luxembourg]

 

064) … le miraculeux rescapé des bérézina napoléoniennes en terre brûlée, Antoine Théodore TANDEL (*1785, +1864) avait sans doute dans [son] sommeil de nombreuses Pitiés, comme les Pietà de la Renaissance, mais non point, comme elles, exécutées dans le marbre, inconsistantes au contraire  (Marcel PROUST, La prisonnière, 1922). Pour en rendre grâce à son Seigneur, il demanda à sa fille Marie Catherine TANDEL (*1825, +1909), vulgo Tändelchen, de passer commande d’une véritable Pietà exécutée dans un marbre blanc immaculé auprès du sculpteur allemand résidant et exerçant à Rome, Theodor Wilhelm ACHTERMANN (*1799, +1884). A noter que Marie Catherine TANDEL est la nièce de Rev. Fr. Mathias WOLLF, jésuite néerlandais originaire de Diekirch. (bp, 2010-12-14)

 

  • M. PROUST: La Prisonnière, 1922, p. 125
  • P. BONERT: Geschichtliches und mehr zur Laurentius-Kirche in Diekirch in Église Diekirch, La nouvelle église décanale de Diekirch, Fabrique d’Église Diekirch, 2013, p. 22
  • Wikipedia > Theodor Wilhelm ACHTERMANN (lien actualisé le 2013-03-10_bp)
  • 033), 098), 103)

 

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Eglise décanale de Diekirch: Pietà de Wilhelm Theodor ACHTERMANN 1870 [Photographie: bp_2010]

 

063) … Antoine Théodore TANDEL, né le 10 octobre 1785 à Diekirch, a connu le monde en courant les champs de bataille napoléoniens de 1806 à 1814. Il est passé par la Belgique (octobre 1806, octobre 1811), la France (1809, 1811), la Pologne (1807-1808), l’Allemagne (avril 1809), l’Autriche (juillet 1809), la Hollande (novembre 1810) et la Russie (1812). Il a participé aux batailles de Ratisbonne (Regensburg, D), Wagram (A), Mohilew (R), Smolensk (R), Moscou (R), Wiasma (R), Korythnia (R) et Insterburg. Il fut blessé au combat à Wiasma où il reçut un coup de biscaïen à la gorge (gros mousquet tirant des charges cylindriques envoyant des dizaines de boulets en fonte, rarement en plomb, de 18 à 38 mm de diamètre) puis à Korythnia où il essuya un coup de feu à la cuisse gauche. Fait prisonnier à Insterburg par les Prussiens, il intégra les rangs de la coalition russo-prussienne dont il défendait les couleurs de 1813 à 1814 lors des batailles de Kamin, Goehrde, Boden, Sehestedt et Harburg. Il prit congé des armes le 7 août 1814 et s’installa à Diekirch, sa ville natale. Il y devint “officier de la garde civique et de santé” après avoir été décoré en octobre 1828 de la médaille de bravoure en argent pour ses exploits lors de la campagne de Russie. Il s’est éteint paisiblement à Diekirch le 28 août 1864, à l’âge de 79 ans. (bp, 2010-04-04)

 

 

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Batailles auxquelles a participé Antoine Théodore TANDEL  [Google Earth; graphique: bp_2013]

 

062) … Jos HERR avait l’intime conviction que le terrain tumultueux du Ronneboesch à Reisdorf cachait des sépultures datant de l’âge du fer (1er millénaire avant J.-C.). Il rêvait d’en faire la fouille selon les règles de l’art. Les services de fouille compétents du MNHA, désespérément débordés, n’ont jamais su accéder à sa demande. Epaulés par 13 frères scouts de Mons (Belgique), les 17 pionniers de la troupe Tony NOESEN de Diekirch ont exaucé le vœu de Jos HERR. Du 21 au 31 juillet 1974 ces 30 archéologues amateurs ont réalisé le démontage lege artis d’un monticule (12 mètres de diamètre et 90 centimètres de hauteur) supposé représenter une sépulture ancienne. Le dernier jour, la thèse de Jos HERR se vérifia. Un anneau de cou en bronze (20 cm de diamètre et 7 mm d’épaisseur), un anneau de bras en fer (10 cm de diamètre, 5 mm d’épaisseur), deux anneaux en spirale en bronze (2,5 cm de diamètre et 3-4 mm d’épaisseur) et un morceau d’anneau en bronze (3 mm d’épaisseur) ont fait leur apparition. Les objets découverts datent de la période Hallstatt D de la älteren Hunsrück-Eifel-Kultur (HEK I) (740-600 avant J.-C.). La direction du camp archéologique appartenait à Théo JACOBY, Paul BONERT et Guy THILLEN qui pouvaient s’appuyer sur les compétences techniques des deux anciens Louis MINETTE et Marcel THILLEN. (bp, 2018-11-15_bp)>

 

  • J. HERR: Diekirch und das mittlere Sauergebiet in der Steinzeit, 1968, p. 76
  • G. THILL: Ein Grabhügel der älteren Eisenzeit bei Reisdorf, Tirés-à-part Hémecht 4/1974
  • 008)

 

Objets trouvés lors du démontage d’un tumulus auf Zëpp à Reisdorf par les Scouts de Diekirch et de Mons (B): En haut à droite, les pièces en cours de découverte et de préparation par les services archéologiques de l’Etat; en bas à gauche, dessin des pièces préparées et conservées: 1) collier en bronze, 2) bracelet en fer, fragment d’un anneau en bronze, 4) et 5) anneaux en bronze enroulés en spirale, vus de face et de profil. [Photographie: A. BIWER_1974; Dessin: M. BREITHOFF_1974; collection: bp]

 

061) … en octobre 1501 Philippe-le-Beau (*1478, +1506) introduisit des accises à percevoir sur la vente du vin produit à Diekirch. Le vin issu d’une production étrangère était doublement taxé. Les fonds collectés servaient à l’entretien du mur d’enceinte. A en croire le Dr Jean Pierre GLAESENER (*1831, +1901) il était de plus interdit de vendre du vin étranger avant que le vin local n’eût été consommé. En 1568 deux individus auraient été sanctionnés pour avoir bu du vin étranger alors que le vin autochtone n’était pas encore épuisé. Avouons que le vin de Diekirch ne semble pas avoir eu bonne réputation puisque de-ci, de-là il est qualifié de Drei-Männer-Wein : un premier personnage faisait ingurgiter du vin à un deuxième fermement tenu par un troisième afin qu’il ne puisse s’y dérober. A noter que certains voient des rapports étymologiques entre l’expression Drei-Männer-Wein et le Traminer, variété de cépage blanc cultivé surtout en Alsace, en Allemagne, en Autriche et en Italie du Nord. En changeant  certaines consonnes et en permutant d’autres voyelles, le Drei-Männer-Wein ou Dri-Maner-Wein donne finalement du Traminerwein, dénomination que d’autres interprètent comme dérivant de la localité éponyme de Tramin-an-der-Weinstraße (Termeno-sulla-strada-del-vino), petite commune italienne d’environ 3300 habitants située dans la province de Bolzano dans le Trentino Alto Adige (Italie du Nord). De là à dire que le cépage planté sur les pentes du Herrenberg et dans les Haemerichs Wangerten était du Traminer, il n’y a qu’un pas … que nous n’osons franchir. (bp, pm, 2013-05-03_bp)

 

  • N. VAN WERVEKE: Kulturgeschichte des Luxemburger Landes, Band II
  • Gewüztraminer  (lien actualisé le 2013-05-03_bp)

 

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Vigne conduite en palissage horizontal (cordon de Royat) [Photographie: bp_2011]

 

060) … en juin 1595 Jean BERTELS (*1544, +1607), latinisé en Bertelius Lovaniensis puisque originaire de Louvain en Belgique, fut installé 62e abbé de l’abbaye Saint Willibrord à Echternach. La représentation de la bourgade de Diekirch (1597) figurant au « Grand BERTELS », cartulaire regroupant des croquis exécutés à la plume par l’abbé BERTELS, montre des formations culturales remontant les escarpements du Herrenberg. Cette illustration doit-elle être interprétée comme preuve iconographique de la réalité du vignoble Diekirchois, dont elle préciserait par ailleurs le mode de culture : l’alignement oblique de traits de plume verticaux correspondrait au palissage individuel des ceps, seule méthode de palissage praticable en terrain à forte pente ? (bp, cw, 2014-03-15_bp)

 

  • P. SPANG: Bertels abbas delineavit 1544-1607, RTL édition, p. 119

 

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Diekirch par l’abbé Jean BERTELS, 1597: à l’avant-plan, la Sûre et à l’arrière-plan, le Herrenberg [Dessin: J. BERTELS_1597; Publication P. SPANG]

 

059) … divers écrits (1640-1722) évoquent la culture de la vigne à Diekirch, notamment aux lieudits an de Wangerten, Häemerich’s Wangerten, Wolsberich, Hessenkrätzer, an Hoov [?], Schönschleyden [?], Boventhal, Hillebörnchen [?], Heedewangerten, d’Baach aus, am Näelgeswee, [et] hannert der Millen. De par leur orientation plein sud, les coteaux du Häemerich et du Häerebierg représentent un environnement naturel propice à la culture du raisin, pour autant qu’un ensoleillement suffisant puisse en garantir la maturation. Le grand froid de 1709 – il faisait jusque -15° dans toute l’Europe pendant les trois premiers mois de l’an 1709 – fit congeler le vin dans les barriques et n’épargna guère les vignes de Diekirch. Il ne sera plus question de vin de Diekirch après 1722. (bp, 2013-05-28_bp)

 

  • P. OLINGER: Diekirch im Wandel der Zeiten, 1941, p. 218
  • J. HERR: Diekirch 1985, p. 205

 

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L’anno terribile 1709 [avec la permission du British Museum © Trustees of the British Museum] Traduction: L’année terrible 1709: Faim et pauvreté, grand froid et nudité, guerre pour tout, maladies et mort

 

058) … le mur du Häemerich, bien connu des adeptes de la petite reine et des fervents de la luge, tantôt redouté tantôt apprécié, fut victime de la germanisation de la nomenclature aux temps de la 2e Guerre Mondiale. C’est ainsi que nous lisons dans « Diekirch im Wandel der Zeiten, Bilder aus der Diekircher Geschichte, gesammelt und seinen Mitbürgern gewidmet von Oberlehrer Peter Olinger (+1934), Zweite, erweiterte Auflage, 1941 » au chapitre consacré aux Flurnamen der Gemeinde Diekirch que – tout au plaisir des sbires de l’Amtsbürgermeister JOST et du Gauleiter SIMON – le Häemerich s’était transformé en  Heinrich. (bp, 2022-04-15_bp)

 

  • P. OLINGER: Diekirch im Wandel der Zeiten, 1941, p. 221

 

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Diekirch im Wandel der Zeiten, Flurnamen der Gemeinde Diekirch: N° I et N° II: HEINRICH, N° III: HEINRICHS WANGERTEN [P. OLINGER_1941; bp_2010]

 

057) … alors que le choléra sévissait à Diekirch au 19e siècle, la peste s’est acharnée sur les habitants de la région de Diekirch à plusieurs reprises aux 16e (1554, 1579) et 17e (1604, 1613, 1631, 1638, 1668) siècles. La peste est une maladie infectieuse (Yersinia pestis) à dissémination lymphatique et sanguine transmise à l’homme par les puces des rats. Les épidémies récidivantes en disent long sur les conditions hygiéniques désastreuses des temps anciens et sur les effets réels des traitements proposés : Cito, longe, tarde ; en d’autres mots : Pars vite, va loin et reviens tard. (bp, 2010-03-07)

 

  • P. OLINGER: Diekirch im Wandel der Zeiten, 1941, p. 155-162
  • 050)

 

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Saint Roch est invoqué contre les maladies contagieuses des hommes et du bétail, dont la peste et le choléra. A gauche: statue St. Roch de l’Eglise décanale [Photographie: bp_2010] et à droite: statue St. Roch de la Vieille Eglise [Photographie: bp_2008]

 

056) … le Dr Albert VALERIUS (*1844, +1917), médecin comme ses oncles Hubert et Antoine VALERIUS, a exercé à Diekirch. Bönneweechen, tel était son surnom, était médecin-vaccinateur du canton de Diekirch de 1889 à 1901. Le neveu du Dr Albert VALERIUS, Constant WOLFF (*1878, +1971) – Wollefs Cosi pour les intimes – qui habitait à côté du Grand Hôtel des Ardennes est bien connu des Diekirchois pour avoir été propriétaire de nombreux immeubles et terrains à Diekirch. (bp, cb, mwh, 2013-12-02_bp)

 

  • J. HERR: Diekirch 1985, p. 249
  • 106)

 

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Set de chirurgie oculaire ayant appartenu au Dr Albert VALERIUS (*1844, +1917). Il a servi ensuite au Dr Albert MAMBOURG  (*1917, +1951) puis au Dr Maurice BONERT (*1923, +1986). Il fait désormais partie de  l’exposition permanente du MH[s]D (Salle -1A). [Photographie: bp_2013; collection: bp]

 

055) … les frères Jean Benoît (*1807, +1873) et Hubert (*1820, +1897) VALERIUS ont tous les deux enseigné les sciences naturelles à l’université de Gand en Belgique. Leur frère cadet, Antoine VALERIUS (*1823, +1881), était médecin à Arlon. Jean Benoît, Hubert et Antoine VALERIUS (3/11 frères et soeurs) sont nés à Diekirch des époux Richard Pancrace VALERIUS (*1773, +1842), originaire de Waxweiler et Anna Maria KNELL (*1781, +1846), originaire de Diekirch. La famille VALERIUS-KNELL habitait la maison dite « Knellshaus » sise au coin Grand-Rue – rue de l’Etoile (actuellement Pharmacie Saint-Laurent). Géomètre de formation, Richard Pancrace VALERIUS, a dressé plusieurs plans de la Ville de Diekirch, dont celui de 1825. Il fut conseiller communal et échevin de 1812 à 1836. (bp, mwh, 2011-04-26)

 

 

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Maison dite “Knellshaus” située à l’angle de la Grand-Rue et de la rue de l’Etoile au centre du Vieux Diekirch. A gauche: Diekirch en 1809 [Plan VALERIUS, MH[s]D] et à droite: Diekirch vers 1920 [Plan MH[s]D]

 

054) … le 9 avril 1966 le Républicain Lorrain rapporta qu’un dénommé AREND de Bastogne avait fait des démarches en vue d’acquérir l’immeuble N° 7, avenue de la Gare pour y aménager un musée militaire et y exposer des armes, uniformes et autres souvenirs de la RUNDSTEDT-Offensive. L’immeuble en question avait appartenu de son vivant au Dr Victor SCHROEDER (*1866, +1956), gendre du Dr Jean Pierre SCHOLTES (*1833, +1906), bourgmestre de la Ville de Diekirch de 1885 à 1902. Le conseil communal de la Ville de Diekirch, toutes sensibilités politiques confondues, ne voyait pas le projet muséal d’un oeil favorable, jeta son dévolu sur l’immeuble convoité par le collectionneur bastognard et décida séance tenante de l’achat de la propriété SCHROEDER pour la somme de 3,4 millions de francs. Les immeubles contigus SCHOLTES et EIFFES, devenus propriétés de la Ville de Diekirch, furent démolis en 1974 pour céder la place à une maison de retraite, la dénommée Résidence du Parc (1983-2000), devenue Centre Intégré pour Personnes Âgées (CIPA) en 2001 et réaménagée en Maison de l’Orientation en 2013. (bp, fkf, msg, 2022-04-15_bp)

 

 

Immeubles SCHOLTES & EIFFES

Avenue de la Gare à Diekirch au début du XXe siècle: Les maisons SCHOLTES / SCHROEDER et EIFFES à droite où l’on devine une gloriette cachée derrière les arbres. Longeant le trottoir de droite, les rails du Benni. Au centre de l’image, à gauche de la Porte de Luxembourg ou Porte Saint Laurent, l’ancienne maison de maître COSTER-TSCHIDERER (1825-1877), transformée en «Hôtel du Nord» par Bernard BADEN (*1836, +1885) en 1877, renommée «Hôtel Europe» en 1885 par Louis PUIG. [Photographie: NN; collection: fkf]

 

La Maison SCHOLTES / SCHROEDER au fil des années: Le Dr SCHROEDER (SC) habitait au N° 7, avenue de la Gare à Diekirch, en aval de la fabrique de meubles HEINTZ (HZ) et de la maison du tanneur COSTER (CO), direction Ettelbruck. A l’extrémité sud de la propriété SCHROEDER se trouvait une gloriette (GL) bien visible sur les images 1), 2), et 5). Elle fut démolie pour faire place au début des années 1930 à 3 immeubles du style BAUHAUS imaginés par Bernard Michel Antoine dit Tony BIWER, né le 04.07.1902 à Diekirch et décédé le 01.08.1971 à Luxembourg: l’habitation et le cabinet du Dr Paul HETTO (HO), né le 19.04.1895 à Ettelbruck et décédé le 1979, au N° 11; l’imprimerie «Der Landwirt» (IM) au N° 13; la maison MONGENAST, ultérieurement KROMBACH (KR) au N° 15. Devenu propriété de la Ville de Diekirch en 1966, l’immeuble SCHROEDER fut démoli en 1975 pour faire place à une Maison de Retraite (MS), la Résidence du Parc, actuellement reconvertie en Maison de l’Orientation. En face des immeubles HEINTZ (HZ), COSTER (CO) et SCHROEDER (SC) se trouvait l’Hôtel CLESSE-MÜLLER (MC), ultérieurement hôtel appliqué et internat (HS) du Lycée technique hôtelier Alexis HECK de Diekirch. [Photographies: 1) NN_>1889, 2) NN_>1889, 3) NN_1975, 4) NN_1930-1933, 5) NN_1918-1919, 6) bp_2013; Légende et silhouettage: bp_2021]

 

053) … le 6 juin 1934, Batty WEBER (*1860, +1940), éminent chroniqueur luxembourgeois rapporte l’anecdote suivante : En 1866, le choléra sévissait à Diekirch. Deux croquemorts qui faisaient la tournée des mourants trouvèrent le maître boucher NN assoupi. Ils l’empoignèrent et le traînaient dehors pour le mettre en bière. Ayant repris tous ses esprits et curieux de savoir ce qui lui arrivait, le maître boucher interpella les deux compagnons : Du göß begrohwen !, lui répliquèrent-ils. Désorbité par l’annonce de son enterrement avant terme, il insista pour en connaître les raisons. Du baß dukt ! Protestant énergiquement contre ce constat surprenant, le maître boucher s’entendit débiter la sentence finale : Den Dokter SCHOLTES hot gesot, du wärs dukt, an elo göß de begrohwen. Il va sans dire que le brave boucher a eu gain de cause et qu’il a survécu non seulement au zèle des croquemorts anticipateurs mais également au choléra. (Pour les passages cités en luxembourgeois l’orthographe originale de Batty WEBER a été conservée.) (bp, 2010-04-15)

 

 

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L’inhumation précipitée par Antoine WIERTZ (*1806, +1865), Musée WIERTZ à Bruxelles. Inscription sur le couvercle du cercueil: “Mort du choléra, certifié par nous”. [Photographie:NN; nbi]

 

052) … pendant les mois de mars et avril 1866, le choléra a tué quelque 300 personnes à Diekirch. Le choléra est une maladie infectieuse du tube digestif extrêmement contagieuse et rapidement fatale. La bactérie responsable du cholera, le vibrio cholerae, produit une entérotoxine qui entraîne des diarrhées cataclysmiques. En l’absence de traitement approprié, la forme majeure classique du choléra peut tuer en 3 heures de temps. Dans son édition du 5 mai 1866, le Wächter an der Sauer, journal local édité par la famille SCHROELL, éditeurs de père en fils, publia un relevé de toutes les victimes du choléra sous le titre “Todesfälle der Stadt Diekirch”. (bp, as, gd, 2020-10-25_bp)

 

  • P. OLINGER: Die Cholera im Jahre 1866, Diekirch im Wandel der Zeiten, 1941, p. 174-189
  • T. WEILER: 150 Jahre Gemeindechronik, Aus den Gemeinderäten der Stadt Diekirch von 1800-1954, p. 47

 

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Sépulture des victimes du choléra (1866) et épitaphe de 1923 (cimetière de Diekirch, le long de la rue du Cimetière) [Photographies: bp_2011]

 

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Monument érigé par la Ville de Diekirch sur décision du conseil communal du 26 mars 1867 en l’honneur des héros du choléra: Hochw. Ph. KRIER, Bruder Dominikus JOSE, Schwester Maria WENGLER [Photographies: bp_2011]

 

051) … Monseigneur Léon LOMMEL (1893-1978), évêque de Luxembourg, aurait annoncé son intention d’abolir la procession de Diekirch en vue de concentrer le culte marial sur la seule Ville de Luxembourg. Le trop bon chanoine Mathias COLLING (*1896, +1968), curé-doyen de Diekirch, lui aurait répondu : Monseigneur, je vous invite donc à venir communiquer en personne votre décision à la population Diekirchoise. En 2016, la procession de Notre-Dame a lieu le 1er mai à Luxembourg … et à Diekirch. (Photographies: bp, 2016-05-01_bp)

 

  • J. HERR: Diekirch, hier et aujourd’hui. Histoire illustrée et population, 1980, p. 303
  • 050)

 

Chanoine Mathias Colling 1964

25e anniversaire du Chanoine Mathias COLLING comme curé-doyen de Diekirch. Au premier plan, Mgr MILLE, Chanoine Mathias COLLING, Mgr HEMES. Au second plan, les membres de la Fabrique d’Eglise: Jos HERR, Michel HAMEN, Nicolas FERRING (Tandel), Jean PETRY, Nicolas KASEL (président), Gusti COSTER (trésorier) et le conseiller communal Maurice BONERT [Photographie: NN_1964; publication: J. HERR_1980]

 

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2 Responses to “SVQ_Page 2: N° 051 – N° 100”

  1. csv_dk

    Well de Matthias PAULKE eng ongewéinlich déck Mauer, also eng Baussemauer fonnt huet, ronderëm déi mi dënn Maueren ugebaut sinn, mengt heen, dass et bei der Villa op der Esplanade verschidde Bauphase ginn, d. h. di ganz Villa ass net an engem Seess gebaut ginn, …an dat ass eng nei Erkenntnis.

  2. Charel Bonert

    Ad N° 100) … agencement des bâtiments et dépendances de la villa romaine … Update 2016-01-16_bp:
    Wat heescht: “phasage” ?
    cb

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